L’éolien au cœur des débats hier au Conseil départemental de la Charente-Maritime à La Rochelle. Alors qu’un moratoire de deux ans sera soumis au vote de l’Assemblée vendredi prochain, un rapport précis sur la situation de l’éolien en Charente-Maritime a été présenté aux élus, pointant la multiplication des projets sur le territoire et les risques pour le tourisme.
Et le président du Département Dominique Bussereau n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la multiplication des projets, mais aussi les méthodes mercantiles utilisées par les promoteurs pour convaincre les maires et propriétaires terriens du bienfondé de leur démarche. « Ce moratoire de deux ans n’est pas contre l’éolien, mais l’abus de l’éolien », comme l’a précisé Dominique Bussereau, et vise à empêcher l’implantation de nouvelles éoliennes sur le territoire. Même si, au final, comme l’a rappelé en fin de séance le secrétaire général de la préfecture Pierre-Emmanuel Portheret, c’est l’Etat qui décide. Ce dernier qui s’est par ailleurs engagé à conduire avec les collectivités locales, les ONG et les citoyens une réflexion sur la politique de développement de l’éolien dans le département. Le rapport présenté fait état de 15 parcs de 81 éoliennes en fonctionnement, 11 parcs de 67 mats autorisés, 19 parcs de 112 machines en cours d’autorisation et 31 parcs pour 215 éoliennes en projets, notamment à Chambon-Puyravault et Vervant. « Il y aura bientôt plus d’éoliennes que de communes », a ironisé le président, très inquiet quant aux conséquences du développement de l’éolien industriel sur le tourisme, première activité économique du département. Raison pour laquelle il compte donc demander au préfet de surseoir à toute nouvelle implantation d’éoliennes sur le sol charentais-maritime. L’opposition de gauche est montée au créneau pour dire oui à l’éolien, mais pas n’importe où, privilégiant des projets citoyens, participatifs ou publics-privés.