Le chirurgien pédophile sera jugé jusqu’à mardi pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures, dont une fillette de 6 ans qui avait permis son interpellation en mai 2017. Le procès pourrait se tenir à huis clos, à la demande des parties civiles. Il s’agit là du premier volet d’une affaire hors norme, puisque le praticien est accusé d’avoir fait près de 350 victimes, en plus de 30 ans de carrière.
A 69 ans, Joël Le Scouarnec comparaît en effet dans un premier dossier de viols et d’agressions sexuelles sur mineures, et notamment sur sa petite voisine de 6 ans, qui à l’époque des faits en avril 2017 à Jonzac, avait permis son arrestation. Elle avait raconté à ses parents comment le chirurgien s’était montré nu dans son jardin et lui avait imposé une pénétration digitale à travers la clôture. L’examen gynécologique ayant confirmé la perforation de son hymen. Les parents de la jeune victime demandent aujourd’hui la tenue d’un débat public, mais les trois autres parties civiles pourraient réclamer le huis clos pour se protéger, dont une ancienne patiente de 4 ans aujourd’hui majeure, et les deux nièces de Joël Le Scouarnec, trentenaires, victimes durant leur enfance de l’omerta familiale, puisque les faits auraient été passés sous silence par la sœur et la belle-sœur de l’accusé, mère des deux filles, mais aussi par l’épouse du chirurgien qui était au courant des agissements de son mari dès 1996. Ce qu’elle conteste.
C’est donc une enquête d’ampleur, qui a été ouverte, après la découverte au domicile de Joël Le Scouarnec de fichiers numériques décrivant ses fantasmes, mais aussi d’un journal intime relatant de possibles sévices pédophiles, et de deux listings recensant de 1984 à 2006 les noms de près de 250 mineurs, soit autant de victimes potentielles dont il aurait abusé en plus de 30 ans de carrière. 246 personnes ont déjà porté plainte selon le parquet de Lorient, qui est en charge du 2e volet de ce dossier. Sans doute la plus importante affaire de pédophilie en France.
Ce procès permettra aussi de savoir comment Joël Le Scouarnec, un chirurgien réputé, est passé sous les radars, alors qu’il avait été condamné en 2005 pour détention d’images pédopornographiques à quatre mois de prison avec sursis sans obligation de soins ni d’entrer en contact avec des mineurs. Ce que dénonce aujourd’hui l’association L’Enfant bleu, partie civile dans cette affaire.
A noter que selon l’avocat de la défense Thibaut Kurzawa, Joël Le Scouarnec n’est pas dans le déni et souhaite s’exprimer devant les juges.